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LA CINQUANTAINE POUR PETERHANSEL !

L’œil dans l’objectif : en mettant le cap sur Al Duwadimi, les pilotes et équipages ont visé le plein centre de l’Arabie Saoudite, par un trajet sur lequel ils ont goûté à leurs premières sections de dunes de l’année. Il ne s’agissait pas des plus sélectives du pays, ni dans une proportion suffisante pour que l’on puisse y faire la différence. En revanche, il s’est agi de maîtriser son sujet en matière de navigation pour se repérer dans les nombreux enchevêtrements de pistes, et bien sûr de pilotage sur cette spéciale de 462 km globalement roulante. La « nav » c’est la spécialité de « Nacho » Cornejo, vainqueur d’étape pour la septième fois de sa carrière, mais aussi de Stéphane Peterhansel, qui fait encore une fois exploser les compteurs : c’est sa 50e en voiture !
L’essentiel : le vent tourne très vite sur le Dakar et en particulier à l’occasion de cette deuxième étape. Certes, Ross Branch conserve sa place au sommet du général, mais l’autre héros de l’étape d’hier à moto a méchamment bu le bouillon. Il fallait s’attendre à ce que la Kove de Mason Klein connaisse à un moment ou un autre des problèmes mécaniques. C’est arrivé au km 46 de la spéciale, où l’Américain s’est arrêté, contraint à mécaniquer pendant plus de deux heures. Il perd bien précocement ses espoirs de podium final, mais reste en course pour éventuellement offrir quelques coups d’éclats sur la route de Yanbu. Un habitué des honneurs a tiré parti de ses talents de navigateur : parti en 3e position, « Nacho » Cornejo a vite rejoint Ricky Brabec et Ross Branch, un trio efficace qui a atteint la ligne d’arrivée intact, en ayant de plus empoché quelques bonifications. Le Chilien signe son septième succès sur le Dakar et se positionne à 2’55’’ du leader botswanais, en chef de bande des trois Honda qui sont à ses trousses, avec Brabec et Quintanilla. Les rafales ont été encore plus significatives en autos, au lendemain d’une étape où les cadors de la discipline avaient pour beaucoup été malmenés. Stéphane Peterhansel avait perdu 32 minutes hier, il revient dans le match en gagnant sa 50e étape (voir perf’ du jour). Sébastien Loeb accusait un retard de 23 minutes sur Guillaume de Mevius, mais en collant « Peter » à 29’’, il ne pointe plus qu’à 4’17’’ de Carlos Sainz, nouveau leader de la course. Manifestement, l’expérience a parlé, puisque Nasser Al Attiyah, lui aussi en net retrait hier, se rapproche des places qu’il affectionne (7e). A Al Duwadimi, le Top 10 des Ultimate rassemble tous les favoris attendus à ce niveau, avec y compris les jeunots qui se sont illustrés hier, Seth Quintero (4e) et Guillaume de Mevius (5e).
La perf : on ne s’appelle pas « Monsieur Dakar » pour rien, c’est l’homme des records du haut de ses 14 victoires conquises à moto et en auto, entre 1991 et 2021. Et Stéphane Peterhansel en a ajouté un nouveau aujourd’hui, en se hissant avec une 50 étapes remportées dans la catégorie autos au niveau d’Ari Vatanen. Au cumul de ses deux carrières ultra-fructueuses, le Français atteint un total de 83 scratchs, puisqu’il est par ailleurs le co-détenteur du genre au côté de Cyril Despres à moto, avec chacun 33 lignes de palmarès. Le collectionneur est en réalité peu friand de statistiques, mais la satisfaction du jour tient surtout dans le rayon de lumière qui éclaire à nouveau la maison Audi. Peterhansel, dans son rythme et en confiance au volant du RS Q e-Tron, peut se replacer dans une dynamique de conquête, d’autant plus que son coéquipier Carlos Sainz domine le classement provisoire, et que le troisième homme du clan Audi tient également fièrement son rôle (6e du général). Les voyants sont au vert du côté du constructeur allemand.
W2RC : Honda et Hero imposent le « H » : après deux journées de course sur la 3e saison du W2RC, le duel chez les constructeurs moto se dessine déjà. Ross Branch, en tête du général depuis deux journées, a planté au sommet le drapeau blanc de l’équipe indienne dans le rôle du chef de file, épaulé aujourd’hui par la 4e place de Sebastian Bühler. Cornejo offre à Honda la victoire du jour, mais c’est surtout au général que le drapeau rouge se fait remarquer. Les trois CRF 450 Rally de « Nacho », Brabec et Quintanilla sont en rang serré en 2e, 3e et 4e position. Un travail d’équipe qui a déjà permis aux rouges de remporter deux titres constructeurs. Mais l’arrivée de Barreda en renfort chez Hero pourrait bien déjouer la stratégie de groupe du HRC. En attendant peut-être la 30 victoire d’étape de « Bang Bang », le H semble la lettre à commencer à graver sur le trophée FIM constructeurs…
Sur un air de Classic : Lidia Ruba, la copilote vainqueur du Dakar Classic 2023, revenue dans une réplique de la Porsche 1986 de Jacky Ickx pour sa troisième participation, est du genre tenace. Pourtant, si vous l’écoutez, elle préfèrerait passer le début du mois de janvier auprès de ses trois enfants. A entendre son mari et pilote Juan Morera, elle accepte de venir seulement pour ne pas le laisser entre les mains d’un autre copilote qui ne saurait pas forcément lui tenir la bride. Victime d’un problème électrique hier, le couple espagnol a perdu gros d’emblée après sa victoire sur le prologue. Pourtant le soir, ils avaient remporté 4 tests sur 6 malgré leur passage à vide sur les 2e et 3e épreuves. Aujourd’hui, les résultats provisoires les donnaient à nouveau vainqueurs de 4 des 5 tests du jour ! Lidia ne lâche rien. Ni son mari, ni son envie de gagner.

La 3e étape de de demain partira de Al Duwadimi à Al Slamiya.

B.L.S. d’après un communiqué ASA-DPPI/ F. Le Floch

Publié le 8 janvier 2024