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BRANCH ET DE MEVIS LEADERS DE LA 1e ETAPE

L’œil dans l’objectif : la province de Médine est logée dans le quart nord-ouest de l’Arabie Saoudite et a servi de cadre exclusif à la longue spéciale de 414 kilomètres qui a d’emblée placé les pilotes et équipages du Dakar face à de réelles difficultés. En quittant AlUla, la partie de slalom entre les canyons s’est jouée sur du sable, mais le terrain est rapidement devenu plus technique. Plusieurs motards ont été pris au piège des cailloux, y compris le vainqueur du prologue Tosha Schareina qui figurait parmi les favoris à moto, mais pas le gagnant du jour Ross Branch ni même le toujours surprenant Mason Klein (voir perf’ du jour). Sur les sols volcaniques de la deuxième partie de l’étape, les grands favoris comme Nasser Al Attiyah et Sébastien Loeb ont subi, en revanche Guillaume de Mévius a su montrer de la maturité et dominer notamment Carlos Sainz sur cette journée bel et bien bouleversante.

L’essentiel : la donnée essentielle d’une course de motos consiste à rester à la verticale, en dépit des rochers ou pierres de toutes tailles qui se présentent devant les pilotes. Ce matin, cette partie de l’exercice n’a pas été respectée par l’expérimenté Joachim Rodrigues, tombé suffisamment sévèrement pour abandonner au km 82, ni par le prometteur Tosha Schareina dont le troisième Dakar s’est arrêté au km 240 avec un bras cassé. « J-Rod » avait été en 2022 le premier à apporter une victoire d’étape au constructeur indien Hero. Et le jour de sa sortie prématuré, c’est son collègue Ross Branch qui signe finalement le meilleur temps, pour la 4e fois de sa carrière sur le Dakar. Pilote de ligne dans le civil, le Botswanais a aussi pris son
envol au général en portant à près de 12 minutes son avantage sur le vainqueur du Dakar 2020 Ricky Brabec, et sur Mason Klein, impressionnant d’audace en ayant choisi de « faire la trace » et resté seul à l’avant tout au long de la spéciale. Ce n’était pas le cas du Brésilien, qui a surpassé en quad tous ses rivaux, dont Alexandre Giroud qui va se retrouver dans un inhabituel rôle de chasseur après avoir lâché plus d’une demi-heure sur un problème mécanique. Si Ross Branch a pris de l’épaisseur sur la route d’Al Henakiyah, c’est une réelle poussée de croissance qu’a vécu Guillaume de Mévius dans le Toyota Hilux qu’il prenait pour la deuxième fois en mains en compétition après le Rallye du Maroc. Le jeune Belge qui relativisait sa performance lorsque il avait signé son premier succès en T3 en 2022, pourra maintenant assumer la comparaison avec son père Grégoire, qui avait attendu sa quatrième participation avant de remporter les trois étapes qu’il affiche à son palmarès. Dès son premier
jour dans la catégorie reine, le fiston devance ni plus ni moins que Carlos Sainz de 1’44’’, dans une spéciale qui a dispersé les autres favoris sans ménagement. Le cauchemar des crevaisons a éloigné Nasser Al Attiyah à près de 25 minutes et son coéquipier Sébastien Loeb à presque 23 minutes, tandis que Guerlain Chicherit lâche 22 minutes. Dans cette séance de torture qui a aussi été douloureuse pour Stéphane Peterhansel (32 minutes perdues !), ce sont les outsiders partis de loin qui s’en sortent le mieux, comme Giniel de Villiers (3e à 9’18’’), Vaidotas Zala (4e à 10’42’’), Romain Dumas (5e à 12’18’’) ou encoreLucas Moraes (6e à 13’25’’)… au total six Toyota figurent dans le Top 8.

Le coup dur : c’était devenu une habitude de considérer qu’avec son expérience et sa science du rallye-raid,Nasser Al Attiyah dompte le terrain avec aisance et se place à l’abri des mésaventures. Mais l’assurance tous risques du quintuple vainqueur du Dakar n’a pas fonctionné sur le terrain pervers pour les pneus de son Hunter T1+. Après avoir subi deux crevaisons dans les cinquante premiers kilomètres, le Qatarien qui n’avait plus de roue de secours a adopté la stratégie de la prudence pour rejoindre l’arrivée de la spéciale à une très inhabituelle 22e place, à près de 25 minutes de Guillaume de Mevius. Pour se consoler, Al Attiyah peut toujours se raccrocher à la situation des ses rivaux les plus attendus, à savoir Sébastien Loeb, Stéphane Peterhansel ou encore Guerlain Chicherit, qui naviguent dans les mêmes eaux ce soir.

Les stats du jour, 22-5-40 : Guillaume De Mevius n’a pas tardé à inscrire son nom au palmarès des vainqueurs d’étapes belges sur le Dakar en Ultimate. Parmi eux, figure notamment son père Grégoire qui en totalise trois, toutes acquises en (supprimer) lors de l’édition 2002, il y a donc 22 ans. Guillaume n’avait pas encore fêté son huitième anniversaire. Ils sont désormais cinq pilotes belges à composer ce club fermé, à commencer par l’une des légendes de l’épreuve, Jacky Ickx, vainqueur à 29 reprises. Ensuite, il y a Guy Colsoul (6), Grégoire De Mévius (3), Stéphane Henrard (1) et donc Guillaume De Mevius (1) pour un total de 40 scratchs cumulés sur le Dakar.

W2RC : le match Cox-Dumontier… un sommet ! : Bradley Cox et Romain Dumontier sont respectivement numéro 3 et vainqueur de la coupe du monde FIM 2023 en Rally 2, l’anti-chambre de la catégorie Rally GP. Le Sud-africain comme le Français ne cachent pas une ambition commune sur ce Dakar : pointer leurs gardes boueavant dans le Top 10 de chaque journée pour espérer attirer l’oeil d’une équipe officielle. Le fils d’Alfie Cox, vainqueur Rally 2 des deux dernières manches de 2023, termine aujourd’hui en 4e position à moins de deux minutes du podium du général. « Dudu », 6e du jour, est à moins d’une minute de son nouveau rival désigné au championnat. Les deux pilotes Rally 2 devancent pas moins de treize des seize pilotes officiels encore en lice sur le Dakar. La catégorie Rally 2 se muscle. Preuve en est encore avec Mason Klein, sur le podium du Dakar ce soir, lui aussi issu de la filière du Rally 2 qu’il avait remportée en 2022.

Mission 1000 : Jordi Juvanteny fait partie des piliers du Dakar, qu’il fréquente quasiment sans interruption depuis 1991, toujours en camion. Et c’est en promoteur d’une modernité vertueuse qu’il se présente pour sa 32e participation, au volant d’un engin de 12 tonnes équipé d’un système de propulsion mixte hydrogène-diesel. La technologie se lance sans complexe à l’assaut de la Mission 1000 : « Ces deux journées ont été très positives. Nous avons choisi de renoncer au diesel parce que ça doit être fait, il faut apporter son grain de sable pour guérir la planète. L’étape du prologue d’hier était superbe, et sur une merveilleuse variété de terrains, l’hydrogène s’est comporté magnifiquement : une puissance inhabituelle et avec zéro
contamination. L’étape d’aujourd’hui a été très exigeante et encore une fois, cette énergie principale que nous utilisons a donné la mesure de ses possibilités, ne contaminant absolument pas. On a regardé en arrière et cette fumée noire qu’on voyait est devenue blanche ».

B.L.S. d’après un communiqué © ASO-DDPI A.Vincent

Publié le 6 janvier 2024